Tout le mois de juin, une exposition de 20 photos revient sur les huit mois d’hospitalisation au centre de rééducation de Kerpape, à Plœmeur (Morbihan), de la footballeuse Sarah Courtet, victime d’un accident de la route en juin 2023, à l’aube de ses 21 ans.
Tout le mois de juin, le club loisirs du Centre de Kerpape (1), à Plœmeur (Morbihan), propose Temps additionnel , une exposition de photographies qui revient sur les huit mois d’hospitalisation et de rééducation de Sarah Courtet, joueuse de football féminine aux Kériolets Pluvigner, et victime d’un accident de la route en juin 2023.
Au travers d’une vingtaine d’images, c’est le long combat de la rééducation qui est raconté.
Le bilan est très lourd
Pour Sarah Courtet, tout a donc démarré un dimanche de juin. C’était le 4 juin 2023 exactement. Un jour qui marquait la fin d’une très belle saison pour l’équipe sénior de football féminine des Kériolets Pluvigner, détentrice du trophée du Morbihan. En ce dimanche, Sarah et d’autres footballeuses de son équipe se rendent à un dernier tournoi à Moustoir-Ac (Morbihan). Mais sur la route, un véhicule leur refuse la priorité. C’est l’accident, tragique. Sarah Courtet et quatre autres jeunes femmes de l’équipe, alors âgées de 20 ans, sont gravement blessées. Deux passagères du véhicule sont en urgence absolue, dont Sarah. Le bilan est très lourd. La jeune footballeuse souffre d’un traumatisme crânien et de multiples fractures. L’équipe médicale doit la plonger dans un coma artificiel et l’héliporter vers le CHU de Rennes.
Je ne me souviens pas de l’accident
Après quinze jours de coma artificiel, Sarah fête ses 21 ans sous morphine. Elle ne se souvient pas de tout. Le réveil est brutal. J’étais dans un sale état, le crâne rasé, le corps compressé dans un corset et des tuyaux partout. Je ne pouvais pas bouger, ni m’alimenter. C’était l’incompréhension totale. Mais je voulais absolument retrouver ma vie d’avant.
Mais dans un premier temps, elle doit d’abord apprendre à s’alimenter, à parler, à se tenir debout. Puis après, elle pourra envisager d’à nouveau courir, danser, conduire une automobile. Je voulais vivre, tout simplement. Et rejouer au foot, c’était en ligne de mire !
« J’étais déterminée à m’en sortir »
J’ai mené un combat contre le pire des adversaires : moi-même ! Il a fallu accepter, comprendre, et ce que j’ai découvert sur moi et qui m’a en quelque sorte sauvée, c’est ma capacité d’adaptation. J’étais déterminée à m’en sortir.
Aujourd’hui, Sarah peut courir, mais souffre toujours d’une hémiparésie gauche invalidante. Pourtant, les projets sont là. Je vais reprendre mes études en septembre : un bachelor en création numérique.
Elle a d’ailleurs conçu l’affiche de l’exposition et un magnifique livret sur son parcours.
D’un événement tragique est née une exposition
La photographe, Marie Gory, est une amie de Sarah Courtet. Originaire d’Étel, elle joue dans le même club de foot. Mais ce jour tragique, elle n’était pas là.
J’ai voulu témoigner du long et difficile combat de Sarah, en essayant de sortir du beau de tout ça. Cette exposition est née d’une envie de marquer le temps, d’y laisser une trace, une cicatrice à ma manière, à notre manière. Une façon de tourner la page, de laisser la place à un nouveau chapitre, sans effacer ce qu’il s’est passé mais de composer avec. Dans chaque situation il y a du positif à tirer ! En faisant preuve de résilience et de courage, rien n’est insurmontable ! Sarah en est la preuve tangible. Elle a fait preuve d’une détermination incroyable !
Jusqu’au 30 juin, exposition de 20 photos, au club loisirs du Centre de Kerpape, à Plœmeur. Ouvert à tous, aux horaires d’ouverture du centre.