Au centre de rééducation et de réadaptation de Kerpape à Plœmeur (Morbihan), l’heure de la rentrée scolaire a aussi sonné. Âgés de 3 à 20 ans, près de 80 enfants y suivent un enseignement adapté.
L’heure de la récré a sonné dans le hall de l’unité d’enseignement de Kerpape (Plœmeur, Morbihan). Quatre petites filles se lancent dans une partie de baby-foot, tandis que leurs camarades préfèrent chahuter gentiment autour de modules en mousse. Les fauteuils roulants se faufilent ici et là.
« Les enseignants, mis à disposition par l’Éducation nationale, font une grande partie de leur carrière ici : c’est tellement riche ! », assure Françoise Chauvel, la directrice de l’unité d’enseignement du centre de rééducation et de réadaptation de Kerpape.
Cette « école particulière » accueille des enfants aux pathologies et parcours divers. Ils ont entre 3 et 20 ans. Certains d’entre eux ne sont à Kerpape que pour quelques semaines, d’autres y résident pour des séjours au long cours.
Des élèves peuvent ne pas avoir accès à la parole. D’autres sont tétraplégiques, souffrent de difficultés respiratoires. A tout moment, une infirmière affectée en permanence à l’unité peut intervenir.
Une infirmière dans l’unité
L’enseignement scolaire dispensé englobe les premier et second degrés, jusqu’au bac pro. « Il faut adapter et s’adapter en permanence, décrit la directrice. L’unité d’enseignement est en fait un service de la pédiatrie. Le temps scolaire, le temps de rééducation et le temps de soins sont imbriqués. Tout est articulation et concertation. Chaque élève a son planning, son projet pédagogique. Tout en faisant partie d’un collectif, car la notion de classe est importante. Cela nécessite un vrai travail d’équipe et de cohésion. »
« Un enseignement très individualisé »
Compte tenu des profils des élèves accueillis, « les classes sont assez hétérogènes. De plus en plus d’enfants en situation de handicap sont scolarisés en milieu ordinaire. Nous recevons ici les jeunes qui, pour des raisons médicales surtout, n’y ont pas accès. A Kerpape, l’enseignement est très individualisé. »
Près de 80 enfants scolarisés
L’effectif global est évolutif. « Aujourd’hui, on arrive à 75-80 enfants. Cela peut varier de plus ou moins 10 durant l’année, car nous accueillons les enfants qui arrivent de post-opératoire. »
En visite, Lysiane Métayer, députée de Lorient, s’enquiert des financements de l’unité d’enseignement. « Kerpape gère les locaux, les fournitures », lui répond Françoise Chauvel.
Et les financements ?
La parlementaire s’en étonne. « Je vais faire remonter cela au ministère de l’Éducation nationale, annonce-t-elle. D’autant que vos besoins, en la matière, sont importants. Notamment au niveau informatique. »
Olivier Bonaventur, directeur du centre de rééducation mutualiste, en profite pour aborder la question « de la réforme du modèle de financement d’établissements comme Kerpape. La tarification à l’activité n’a pas de pertinence ici, surtout en pédiatrie. » Voilà un autre sujet potentiellement à relayer pour Lysiane Métayer.